Norman Reedus est un acteur américain qui a acquis une notoriété mondiale en interprétant l’un des rôles principaux de la série Walking Dead (de 2010 à maintenant). « The Sun Is Coming Up… Like a Big Bald Head » est son premier livre photographique, dont la Galerie Hors-Champs se propose de faire découvrir, pour la première fois en France, les images.
Entre le journal intime et la narration d’un univers onirique, les photographies de Norman Reedus sont un voyage dans les méandres d’un labyrinthe psychique où les rencontres surprennent de par leur diversité. Tour à tour insolites, drôles, inquiétantes, douces et érotiques, elles semblent émerger d’un rêve, apparaître de sa brume pour mieux se dérober, comme les échos d’un sommeil de l’enfance, les énigmes d’un masque hors du temps.
Les rencontres ne tiennent jamais du
hasard. Elles s’imposent souvent comme des évidences d’une indicible logique-céleste-autoprogrammée.
Lorsque Laurie Dolphin, son agent, m’a contactée de New York, afin que je m’occupe d’organiser une exposition de Norman Reedus à Paris, elle avait entendu parler de mon travail de curatrice aux travers des expositions que j’avais effectuées avec Peter Doherty en Europe, me confiant que je serai la mieux à même de comprendre le travail à la fois poétique et autobiographique de Norman, ainsi que sa personnalité sans concession, le flash fut immédiat, intense et pur, dans la continuité de ces rencontres authentiques qui jalonnent un parcours de vie en marge des codes préétablis et des systèmes tout tracés de notre époque. Norman est à la photo ce que Peter est dans sa peinture, « dedicated », investi tout à son œuvre, un artiste véritable et complet avec ce surplus de génie spontané et quasi enfantin qui me plaît tant chez les êtres en marge et extra-lucide, ceux que je nommerai les poètes voyants.
En ce sens, les photos de Norman Reedus sont des instantanés de vie autobiographiques. D’ailleurs Norman se promène toujours un appareil photo à la main ou autour du cou selon comme un prolongement de lui-même et de ce qui le relierai au monde. Parfois brutal et sexuel, dévoilant son regard sur la société qui nous entoure, « Disturbing is beautiful » est son crédo. C’est la spontanéité de ses clichés et le côté rock and roll attitude du photographe qui m’ont naturellement plu chez l’écrivain et artiste également que je suis. Le côté rebelle d’une adolescence qui n’a jamais été délaissée. Et la poésie, sublimes moments de grâces arrachées aux portes de la perception.
Géraldine BEIGBEDER