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Artiste(s)

Vincent Descotils

Lieu d’exposition

20 Rue des Gravilliers,
75003 Paris

Galerie Hors Champs, Paris
12 juillet 2011 au 4 septembre 2011
Vernissage le : 12 juillet 2011

Dans cette main où tout peut tenir

Photographies
Dans cette main où tout peut tenir

La petite fille, de dos, contemple un horizon effacé d’où se distingue en émiettements granuleux le volume tendre ou sombre des vagues. C’est un jeu de devinette : deviner la petite fille, son regard, deviner sa projection qui s’étend devant elle. Les vagues dit-on ne sont jamais les mêmes, le temps n’en finit pas de faire acte et de s’échapper, et ce doit être là que se situe la photographie, son aporie, dans le permanent insaisissable. La petite fille est déjà loin, comme l’horizon. Elle s’efface et se fond en lui, notre regard se brouille mais c’est justement de par ce brouillard que l’essentiel se passe, un glissement, une issue où tout peut se passer. Reste une croyance, prenant la forme d’un geste : celui de ce bras, de cette main dressée dont on ne sait qui elle invite au voyage, déterminée.
La photographie de Vincent Descotils serait peut être une affaire de croyance, au sein d’un jeu de découvertes et de fuites. Nous nous plongeons en elle comme des aveugles tâtonnant formes et textures, devenues nouvelles. Il nous invite à l’enfance.
En prolongement à son travail dans le dessin et la scénographie, Vincent Descotils ne cesse de définir, de modeler avec l’acharnement d’un orfèvre, son univers photographique. L’exposition que nous vous présentons à la galerie Hors-Champs a fait le choix de parler de sa démarche artistique en la rapprochant des thèmes de l’enfance, des souvenirs de l’enfance : avec ce que les souvenirs ont de trouble et d’indistinct, avec ce que l’enfance a de poétique, d’onirique, d’heureuse ou d’angoissante. Il s’agit finalement de parler du regard premier. Anti-nostalgique puisque rien n’est fixe. Fait d’un noir et blanc originel, d’un clair-obscur aux détails appelant à l’exploration. Ce regard nous est irrésistible parce qu’il s’adresse directement à notre inconscient. Nos impressions deviennent confuses et demandent à être redéfinies : mais ce n’est plus là l’objet de la photographie, elle ne raconte pas une histoire littérale mais s’attarde sur la multitude des possibles.
Se servant de son instinct scénographique, Vincent Descotils triture, violente, pétrit et caresse ses images à demi-émergées du sommeil. Il les « souille » pour mieux en faire ressortir la vie. Ses effets de texture seraient alors une peau, parfois rugueuse, parfois douce, la surface et donc la sève d’un corps (d’un geste) qui s’articule selon les méandres de nos souvenirs.

Là, encore, hors des limites de cet horizon si engageant, c’est un véritable jeu de devinettes que de s’immiscer dans les ambiances de Vincent Descotils, dans ses photos, « où tout peut tenir ».

Hannibal Volkoff

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