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« Watts riots » Monotype sur papier 29 x 40cm, 2020

Laurent Rabier est né en 1975.

Ce qui me point.

J’ai longtemps eu une approche « low » dans mes orientations conceptuelles et mes dispositifs. A la fin des années 90, pendant mon passage à l’université d’arts plastiques de Bordeaux, je peignais des portraits « discounts » sur des matériaux pauvres, du kraft, du carton avec de la peinture glycéro bon marché. Je me servais volontairement de sujets triviaux et sans intérêts, des portraits en couverture de magazines télé récupérés dans le salon familial pour en faire des bad paintings. Sublimer ou repousser ? Plus tard dans les années 2000, après quelques réalisations de sculptures biomorphiques à base de paraffines pigmentées, je me suis mis a amasser et détourner les nombreux emballages de médicaments consommés de mon côté maternel pour les métamorphoser en architectures froides comme des machines. Si ces « espaces fantômes » étaient liés à mon histoire familiale, ils reflétaient également en creux cette société occidentale dont on a parfois l’impression qu’elle se rend malade à force de courir après son unique santé économique. Avec le recul, je m’aperçois que cette dimension sociale irrigue mon travail depuis un bon moment. Ce bruit de fond ne cesse pas.

« Noire de carbone ».

Classes sociales, rapports de dominations, société du spectacle de pacotille, nature qui se perd dans les « profondeurs du calcul égoïste »… Voici quelques-uns des fils conducteurs avec lesquels j’essaie de m’orienter dans ce désordre qui nous entoure. Je me rapproche des êtres et des choses de manière indirecte, certes détournée mais toujours dans un rapport de quasi intimité avec ce réel que je radiographie dans mes travaux actuels. Images documentaires, publicitaires, photographies personnelles, captures d’écran. Je me sers de ces scories visuelles pour jalonner mon parcours. Progressivement, ces monotypes forment comme des cartographies personnelles, critiques et sensibles du  réel. Je leur impose une mise au format qui découpe, expulse et entame, un peu comme l’Histoire bouscule les existences. Je matérialise, j’exorcise peut être aussi un peu ce réel avec lequel on négocie tous au quotidien avec plus ou moins de succès, passant alternativement de la petite histoire à l’autre, celle avec sa grande hache.

Expositions

2023 – « Face au volcan », Galerie Hors-Champs, Paris
2015 - Le peintre, l’architecte et l’urbaniste (groupe) galerie Le Domaine Perdu, Meyrals
2013 - Artificialis (solo) centre culturel de la visitation, Périgueux
2013 - Galerie Exprmntl (groupe), Toulouse
2012 - Matières grises (groupe) (commissaire Damien Aspe), Min de Toulouse
2012 - Vendanges de printemps (groupe), Chamalot Haute-Corrèze
2012 - Galerie Exprmntl (groupe), Toulouse
2011 - Group Show Leslie’s art gallery (groupe), Luxembourg
2011 - Chamalot résidence d’artistes, Haute-Corrèze
2011 - Galerie Exprmntl (groupe), Toulouse
2011 - Dépeindre (groupe) avec Amélie Bertrand, le 6B Saint-Denis
2010 - Espaces fantômes (solo) château de la Louvière, Montluçon
2010 - Symptômes d’espaces Leslie’s art gallery, Luxembourg
2010 - Densité (groupe) avec Severine Hubard, Maison Salvan, centre d'art de Labège
2010 - Anarchitecture (groupe) Exprmtl galerie, Toulouse
2010 - Access and paradox Exprmtl galerie, foire d’art contemporain, Paris
2010 - Novembre à Vitry galerie municipale Vitry sur Seine, 3ème prix.
2009 - Espaces fantômes (solo) espace 29, Bordeaux
2009 - Auzart avec Damien Aspe et Alain Josseau, Auzeville-Tolosane
2008 - FAL expo, (solo) Clermont-Ferrand
2008 - Le bel été (groupe) Exprmntl galerie, Toulouse
2008 - Exprmntl galerie (solo), Toulouse
2007 - Crash pharmacy (solo) galerie l'App'art, Périgueux
1999 - Ancienne justice de paix (groupe) Saint-Cyprien

Archives des artistes par année