Juliette Choné

Juliette Choné, née en 1974 à Epinal a vécu à Paris de 1996 à fin 2015. Elle a vécut à San Francisco de fin 2015 à mi 2021 et elle vit aujourd’hui à Aiton, Savoie.
Elle a étudié le vitrail à l’ENSAAMA à Paris et à la Maitrise de Restauration/Conservation en Sciences et Techniques des Biens Culturel de Paris I. Après avoir soigné les plus beaux vitraux du patrimoine français, elle a délaissé le verre pour d’autres matériaux délicats tels que le papier, le fil, la céramique ou l’oxydation. Un DEA d’Arts plastiques en poche, elle a trouvé son équilibre entre l’enseignement, la création et la recherche dans une thèse questionnant le concept de non-séparation entre les règnes du vivant. En arrivant en Californie fin 2015, elle pensait finir son doctorat mais étouffée par une culture du pop et de la technologie, elle a préféré plonger plus profond du coté de la vulnérabilité par sa désuétude: la gravure à l’eau-forte. En mai 2021, Juliette est revenue vivre en France et s’est installée en Savoie par goût de la nature et des grands espaces. Elle continue a exposer en France et aux Etats-Unis et se concentre sur le champs des possibles qu’offre la gravure ainsi que sur des projets collaboratifs d’édition. Elle se forme également au tatouage, une autre forme d’expression du dessin qu’elle envisage comme une extension de son travail plastique.
A travers une imagerie figurative et poétique pleinement assumée, oscillant entre politique et onirisme, sa réflexion porte sur la fragilité des vivants et la perméabilité des frontières qui les séparent. Qui est cet animal, ce non-humain que l’homme fait souffrir et tue et qui est cet animal que l’homme est dans sa propre chair et dans sa mort?
Ce questionnement à pris naissance dans une thèse et son approche philosophique de l’animal, nourrit à la fois par les textes de Georges Bataille qui interrogent les peintures des Grottes de Lascaux, là ou les hommes sont représentés avec des têtes d’animaux, et le concept de Deleuze du devenir-animal. Ces lectures philosophiques se sont enrichis de textes antispecistes, scientifiques et éthologiques engagés comme ceux de Florence Burgat, Elisabeth de Fonteney, Boris Cyrulnick ou encore Peter Singer, posant des questions fortes et concrètes sur le bien être animal et le respect à la vie. L’animal est devenu, enfin, une problématique sociétale. Il est a repensé en tant qu’espèce dans un but écologique mais surtout en tant qu’être sensible et unique. Décloisonner les frontières est nécessaire dans une perspective de respect de l’autre et d’équilibre de notre planète. Il est temps de repenser le monde comme un tout. J’aime à croire les paroles de feu notre ancien Ministre Michel Rocard lorsqu’il dit : « L’humanité est en train de découvrir que la vie est un, un tout solidaire formé par le vivant : les hommes, les animaux et les plantes. Le sens de la vie est la prise de conscience de cette unité de la vie. L’humanité n’a plus le droit de s’occuper que d’elle même ».