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« 6 Janvier 1982 » Rotring et crayon aquarellable sur papier 20x20cm, 2019

Florence martin est née en 1973 à Désertines, Allier. Elle vit et travaille à Saint Étienne.
Il existe bien des accrocs dans la soierie des voyages, sinon des robes des filles prépubères, de Florence Martin. L’artiste nous projette dans un monde étrange et fabuleux. Les ogres ne tirent pas les innocentes par les pieds : elles semblent avancer indifférentes à ce qui se passe autour d’elles. Peuvent s’imaginer parfois des gazouillis d’oiseaux mais souvent des animaux plus terrestres et la nature semblent hostiles mais les personnages les côtoient ou les traversent en demeurant indemnes. Les fillettes deviennent les « signes » de l’humain face à tout se qui s’anime autour d’elles. Parfois, un lien les rattache de manière subtile au passé : l’artiste les retient par un écheveau. Elle rejoint le bord gauche des œuvres comme si elles restaient arrimées à un temps matriciel.
De dieu, du monde, des animaux ces personnages ne redoutent pas le tonnerre. Les scènes « pastorales » ouvrent à un univers autre que celui de la grotte ou de la chapelle. Chaque enfant les arpente ne craignant jamais que quiconque puisse le surprendre ou l’attaquer. Elles gardent le silence sans qu’on puisse discerner une soumission qui viendrait les mutiler. Certes, il se peut qu’elles soient contraintes à leur insu mais nul ne peut dire de quel interdit elles pourraient pâtir. Mais l’artiste tire certains rideaux et ficelle afin que rien ne leur tombe sur ta tête. Elles semblent donc franchir les espaces selon une parfaite sérénité – même si parfois un certain étonnement du regard laisse un doute.
Elles traversent néanmoins en robe légère des vestiges animaliers ou naturalistes sous une lumière blanche. Leur visage reste muet et impassible là où se caressent les confins du monde dont nul ne peur préciser le fond. Tout ce que l’on peut affirmer reste la présence de ces jeunes enfants soumis à des premiers vertiges. Par leur calme, elles semblent devenir des dompteuses d’impossible.
Seule Florence Martin semble en connaître les secrets là où l’extase d’un certain vide viendrait guérir de la maladie du temps. Qu’importe si la fusion dans le réel n’est pas au rendez-vous. De telles enfances semblent naître de l’espace. Ces filles du futur font partie de nous.

Jean-Paul Gavard-Perret

Expositions

2020 – « La chasse au cerf », exposition collective, Galerie Hors-Champs, Paris
2018 – Exposition personnelle, Le Béluga, Saint-Étienne
2017 - FABULA, exposition personnelle, chez Philippe Durand, encadreur, Saint-Étienne
2017 – Droit à la paresse, Laziness Promesse?, Biennale internationale du Design, exposition collective, Atelier céramique F. Bruyas, Saint-Étienne.
2016 – Et injuriam corporis, exposition personnelle, La Fab-Ka, Saint-Étienne
2016 – Dépareillés, le dessin comme lieu d'expérimentation, exposition collective, Le Béluga, Saint-Étienne.
2016 – Galerie Élizabeth Couturier « Qui ne se ressemble pas », Lyon.
2015 - Galerie Élizabeth Couturier « Les Émotions Contagieuses » Lyon.
2014 – Foire européenne d'art contemporain St'Art'Up, Galerie Élizabeth Couturier, Strasbourg.
2014 – Salon Dessin {14}, Paris, Galerie Elizabeth Couturier.

Formations
Master II en arts plastiques, Université Jean Monnet, Saint Étienne.

Archives des artistes par année