Caroline Bouyer

Caroline Bouyer est née à Poissy en 1972. Elle est enseignante coordinatrice du parcours gravure-Images imprimées à l’École Estienne, Paris, formatrice en gravure au G.R.E.T.A. Création Design et Métiers d’Art et intervenante en gravure pour Institut National du Patrimoine, Paris
Les territoires urbains ont été pendant longtemps au cœur des explorations artistiques de Caroline Bouyer. Pendant presque quinze ans elle s’est intéressée à des quartiers en mutation, à des lieux symboliques témoins de nos modes de vie. Cette démarche a été amorcée par un premier travail effectué dans la Zac Rive Gauche du XIIIe arrondissement, elle a ensuite sillonné plus largement Paris et sa banlieue jusqu’à la zone industrialo-portuaire de Dunkerque durant son année de résidence au musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines.
En 2014 elle a commencé à s’intéresser au périphérique parisien, motivée par l’envie d’investir cette métaphore du passage, objet sociologique et frontière poreuse entre deux mondes, en tentant d’y porter un regard intime et singulier.
Les chantiers de construction, les friches industrielles, lieux de passages, couloirs de transition, entre-deux lieux, demi-lieux, non-lieux, sont pour elle un prétexte à aborder, par le biais de la gravure, le thème de la mémoire et de l’appropriation d’un territoire.
En parallèle de ces témoignages urbains, Caroline Bouyer réalise, depuis plusieurs années, des séries de dessins qu’elle collecte dans des carnets au fur et à mesure de ses excursions en milieu naturel. Peu à peu cette collection est devenue une source d’inspiration qu’elle réinvesti en atelier en recomposant des paysages imaginaires dans lesquels fourmillent des multitudes de détails et de signes qui nous amènent à nous perdre.
C’est un travail exploratoire et expérimental d’un va et vient constant entre la gravure et le dessin qui donne lieu à des séries de pièces uniques où les deux médiums s’entremêlent.  C’est une réponse à un désir de s’éloigner d’une représentation formelle pour développer une écriture plus poétique et onirique et qui assouvi un besoin profond de retraite et d’évasion, de ralentissement, une aspiration de déconnexion et de retour aux sources.