Camille Oarda

Diplômée de l’école Estienne en gravure en 2009, Camille Oarda a reçu une formation complémentaire à l’atelier de René Tazé, imprimeur taille-doucier et maître d’art durant un an. Grâce à l’obtention de diverses bourses et résidences elle a voyagé dans plusieurs pays (Russie, Roumanie, Mexique, Israël et Grèce) Ces travaux de recherche s’imprègnent de ces nouveaux paysages découverts. Très marquée par son histoire familiale et ses origines roumaines, Camille questionne en permanence cette notion d’espace, de lieu, de “pays” comme d’une terre rêvée où elle n’est pas allée. Ce sont des espaces hors d’atteinte, des fragments naturels où le minéral prédomine, qui disent en filigrane sa recherche de l’intime. Ses coups de gouges, cette attaque du cuivre ou du bois, sont révélateurs de son désir de laisser une trace de son passage et de rendre palpables les blessures invisibles. C’est par la gravure que Camille se fraye des chemins qui sont autant de lignes que de possibles à suivre.

“Ma pratique se tourne vers la gravure, j’explore en permanence ces différents matériaux tels que le cuivre, le bois et des médiums de toutes sortes. Chaque matière résonne et réagit de manière particulière. Ce que je cherche avant tout c’est de creuser des lignes et des sillons, de marquer cette matière en profondeur, goûter à chaque fois ce geste et cette respiration sous ma main prolongée par l’outil, qu’il soit gouge ou burin, le geste se trouve et je me retrouve. Récemment, la peinture que je gardais en trame de fond dans mes recherches, s’est imposée à moi. La fluidité du médium, la viscosité de l’huile, la possibilité qu’offre le pinceau sur la surface plane d’un bois ou d’un verre me laisse glisser vers de nouveaux horizons. Mes lignes creusées, mes entailles faites à la matière deviennent masses pleines, des corps qui cicatrisent.”