Lazare Lazarus vit et travaille à Marseille.

Pute et jardinier, il dessine des corps qui s’ouvrent comme des fenêtres sur des bouquets de garrigue brulante, sur des paysages solaires qui débordent sur le béton chaud. Il imagine des univers pornographiques et botaniques peuplés de personnages qui se mêlent dans les marges des villes où la végétation abonde, des territoires libres où on s’exhibe et se mate pour faire corps avec le paysage. Ses dessins à l’encre noire et ses gravures à l’eau-forte se déplient comme des cartes mentales, et ouvrent sur des rivages arides où les corps fleurissent dans une jungle d’oponces et d’agaves.

Dans ses films, plein de cistes, de sperme et de sel, dans ses herbiers-fantasmes, dans ses teintures végétales, Lazare nous raconte des histoires de désir et de paysage. Il mêle des observations rigoureuses des mondes marseillais qui l’entourent à une approche plus intime sur la sexualité pédée. Ainsi, il nous parle du Mont Rose, du jardin du bois sacré, du Frioul, autant de promontoires arides depuis lesquels la ville déroule son ruban d’immeubles en chaleur, mais Lazare nous parle aussi des iconographies des magazines pornos gay des années 1980/90, qu’il glane aux archives «Mémoire des sexualités», pour faire grandir un monde botanique étrange, où les corps fleurissent et débordent, et se transforment en jardin luxuriant. Au fil de son travail, Lazare se questionne sur nos paysages intérieurs, intimes et collectifs, et sur les territoires qu’on traverse, au fondement de nos fantasmagories.